Hôtel de Ville : Ancien Couvent des Carmes
En 1348-1349,
une grande épidémie de peste noire ou "boce" décime la population.
Dans leur détresse, les habitants sollicitent le dévouement des Carmes de
Limoges, les suppléant de venir à leur secours. Le père Martin accourut avec
quatre de ses religieux pour aider les prêtres qui restaient. On les installa
dans la rue des Scabignats. Lorsque l'épidémie cessa, les Carmes
songeaient à rentrer à Limoges, mais les habitants leur offrirent en 1350 une
maison rue d'Olmor, on leur bâtit une chapelle qui fut transformée en
sacristie après la construction d'une église dans le quartier Saint-Jean
(aujourd'hui place de l'hôtel de ville). le père Martin se rendit à
Avignon auprès du pape Grégoire XI, il obtint l'autorisation d'établir à La
Châtre un couvent par une bulle du 13 janvier 1375.Thomas Soto, son successeur,
donna au couvent la Pieta qui est aujourd'hui à l'église Saint-Germain
En 1403, défense est faite aux
Carmes d'administrer les sacrements et de remplir des fonctions
curiales. Les rentes étaient
nombreuses: En 1547, une rente leur était donnée pour la fondation d'une messe
tous les vendredis par Catherine et Simon Mijardy sur la "maitairie de la
Petite Grange"; le 29 janvier 1558, une rente était faite aux Carmes par
Jeanne Billon, Veuve de François Maigny, moyennant 200 livres
tournois. Marie Michaud, Veuve de Jacques Aupetit, "vivant
huissier des tailles en l'élection et comptoir de cette ville", confesse
avoir vendu et assigne une rente de 100 sols tournois, aux Carmes sur une maison
couverte de paille près de l'huisset Saint-Antoine.
De l'église, derrière l'hôtel de
ville, on peut encore voir le pignon percé d'une ogive et surmonté d'une
rosace. Au nord, la chapelle de Notre-dame de la Pitié, de style Renaissance,
avec un plafond à caissons, décoré de 24 médaillons à portraits. Dans le
grenier, on retrouve l'ancienne charpente de la nef et les traces de l'ancien
clocher. Au sud, une porte ogivale marque l'entrée de la salle Maurice
Sand. Des pierres apparentes marquent l'emplacement du cloître. En 1631, les
Carmes ont agrandi leur domaine et ont acquis la maison dite d'Ars. Les
Carmes quittent La Châtre en 1790.
Le 22 pluviôse an II, le clocher de l'église
est abattu par la municipalité. Le 19 ventôse, 8 statues de pierre des Carmes
sont vendues; Le 5 juin 1790, la ville achète le couvent. La maison de
ville s'installe dans les bâtiments ainsi que le tribunal révolutionnaire de
district dans l'ancien réfectoire des Carmes ; En 1798, la salle du
tribunal devient salle de comédie. La démolition de l'ancien couvent est
décidé le 29 novembre 1816. En 1851, la chapelle Notre-dame de la
Pitié est coupée en deux dans le sens de la hauteur pour faire un foyer et en
bas un logement. En 1859, la place de la Comédie, puis place de la
Maison de Ville abritait le théâtre, la mairie et le tribunal. Dans le
couvent de la rue d'Olmor, vivent "4 nonnes qu'on appelle les Soeurs
bleues", des Ursulines. Le 22
juillet 1987, des Révérends de l'ordre, venus de Rome, Nimègue, Lima, Rio de
Janeiro, visitèrent les restes du couvent lors d'un périple dans les
différents diocèses de France.