Hôtel de Villaines

Au début du XVIIIes., la maison la plus importante de La Châtre est celle des Villaines.
La famille des Villaines est originaire du Berry. Nicolas Pardoux de Villaines, écuyer, chevalier, fils de Nicolas Pardoux, seigneur de Villaines et de Dame Marie GENIN de la ville de Moulins, devint grand propriétaire lors de son mariage avec Mlle du Cluseau, Marie TIXIER, fille de Léon TIXIER, écuyer, seigneur du Cluseau, subdélégué dans notre ville, et de Perpétue GODARD, descendante de gros marchands de La Châtre. Il fut le premier à habiter à La Châtre vers 1730. En 1773, le marquis demeure en son hôtel de la rue Saint-Jacques, aujourd'hui rue Nationale. Il meurt en 1780.

Le marquis Etienne Philippe de VILLAINES, son fils, fit édifier par l'entrepreneur Bargat, venu de la Marche, le bel hôtel particulier où se trouve actuellement la bibliothèque.
A gauche de la cour, demeurait Nicolas Pardoux de Villaines, marquis de Villaines, son père, officier au Régiment du roi Infanterie jusqu'en 1768. Son frère, Nicolas Pardoux Louis, comte de Villaines, demeurait dans l'immeuble voisin. sa fille Anne-Marie, veuve de Messire de SAINT-JULIEN et baronne de SAINTE-SÉVÈRE dans un hôtel en haut du faubourg Saint-Jacques ( ancienne maison des Pupilles de la Seine).

Etienne-Philippe, marquis de Villaines, son fils, chef de brigade du corps du roi, maréchal des camps et armées en 1790, émigre à la Révolution en abandonnant son bel hôtel tout neuf. Une lettre du 16 mai 1792 fait l'inventaire des biens de M. de Villaines à La Châtre, Briantes et Breuillebault. M. de Vilaines, prétextant une maladie pour expliquer son absence reprend le commandement de la garde nationale. En octobre 1792, de Villaines et son fils émigrent à nouveau. La citoyenne TALON, divorcée de M. de Villaines jouit de l'usufruit de l'hôtel. La vente des biens du marquis, émigré, a lieu du 4 mars au 2 avril 1793: on réserve seulement la bibliothèque, l'argenterie et certains effets utiles pour les armées et les hôpitaux. Le 26 vendémiaire an 5, on donne à ferme l'hôtel transformé en caserne de gendarmes, on y loge même des prisonniers. Il mourut à la tête de la légion de La Châtre; son épouse, Geneviève TALON, resta dans notre ville. L'un de ses fils qui avait émigré avec son père se fixa à SAINTE-SÉVÈRE.

Messire Nicolas Louis, comte de La Châtre, qui avait présidé aux États Généraux de Bourges, fut blessé à Quiberon. Il regagna l'Angleterre et fut mêlé au complot Moreau, Cadoudal, Pichegru. Il rentrera en France sous Louis XVIII et sera fait duc et pair. Il mourra à Meudon en juillet 1824.

Le 27 janvier 1807, le maire de La Châtre demandait l'autorisation d'acquérir la Maison de Villaines pour l'établissement d'une école secondaire; 14 000 f- il fallut vendre une partie de l'ancien couvent des Carmes pour payer.